La Fête du Travail le 1er Mai
En France, une Fête du Travail fut déjà créée dans le calendrier républicain sous la Révolution en 1793 (le 20 janvier), célébrée pendant quelques années. Mais ce sont les syndicats américains qui proposent la date du 1er mai pour lancer une action en faveur de la journée de 8 heures. Une grève générale débutée le 1er mai 1886 donne lieu à des affrontements avec la police qui feront plusieurs morts à Chicago. Des syndicalistes seront condamnés à mort ou à la prison.
En 1889, la IIe Internationale ouvrière choisit le 1er mai comme journée de revendications mondiale, et en France, en 1890, Jules Guesde, leader du Parti Ouvrier, propose l'appellation « Fête du Travail », alors célébrée dans de nombreux pays. Le 1er mai 1891, à Fourmies dans le Nord, la troupe tire sur la foule en faisant à nouveau plusieurs morts.
Paradoxalement, c'est le gouvernement de Vichy et le maréchal Pétain qui vont officialiser le 1er mai en 1941 comme « Fête du travail et de la Concorde sociale », dans l'esprit de la « Révol. nat. » illustrée par le slogan « Travail, Famille, Patrie », cherchant à gommer l'opposition entre ouvriers et patrons. Finalement, le 1er mai, qui avait été supprimé à la Libération, est rétabli comme jour chômé et payé dès 1946, et comme jour férié en 1948. Ancré dans la tradition ouvrière et syndicale, il est célébré chaque année au Musée de Saint-Germain-le-Vasson comme la Journée de la Mine et des Mineurs, accueillant un public nombreux pour un repas convivial et des visites.
La Sainte Barbe le 4 Décembre
Sainte Barbe est une martyre chrétienne orientale du IVe siècle qui, selon la légende, fut tuée par son propre père en raison de sa conversion à la religion chrétienne. Ce dernier fut foudroyé par Dieu en châtiment de sa cruauté. Sainte Barbe est devenue la patronne de nombreuses professions, entre autres celles en rapport avec le feu et les explosifs : les mineurs, les pompiers, les artificiers, les artilleurs, les forgerons ..., censée les protéger des accidents. Elle est fêtée le 4 décembre.
A la mine de Soumont, comme dans les autres mines, le 4 décembre était un jour chômé et payé, gratifié d'une prime. Ce jour-là, les mineurs se rassemblaient devant les Grands Bureaux, siège de l'entreprise, pour entendre le discours du Délégué syndical et la réponse du Directeur. Puis un cortège descendait vers Potigny - les élèves de l'école d'apprentissage en tenue en tête, suivis par les mineurs, les pompiers et les autres participants, accompagnés par la fanfare de la Mine. Une messe était ensuite célébrée. Le reste de la journée était marqué par d'autres festivités.
La veille, les mineurs célébraient leur Sainte Barbe « au fond », en apportant (en cachette, mais avec la tolérance des chefs) victuailles et boissons, s'avançant dans leur travail pour allonger le temps du repas.
A Potigny, une chapelle dédiée à Ste Barbe a été édifiée par les mineurs. Cette tradition importante dans la vie de la Mine reste aujourd'hui dans les mémoires et la Ste Barbe est toujours célébrée chaque année, par exemple au Musée de la Mine du Livet par les mineurs et les membres de l'association Mémoire de Fer.
La cité minière du Livet
Pour extraire le minerai de fer à St Germain-le-Vasson, d'abord sur le carreau des Fontaines, puis sur celui du Livet, et devant les difficultés d'un recrutement local, la Société des Mines de Barbery a du faire appel très tôt à une main d'oeuvre étrangère. Originaire principalement des pays méditerranéens avant la 1° guerre mondiale (Maroc, Espagne, Italie, ...), elle provient surtout des pays de l'Est de l'Europe entre les deux guerres (Pologne, Tchécoslovaquie, ...), provoquant un afflux de population qui pose le problème du logement. La société minière fait alors édifier des cités afin de loger et de fixer la population ouvrière.
A la cité du Livet, les maisons des mineurs à voir pour prolonger votre visite.
En 1912 sont construits 31 logements doubles au Livet, près du carreau (le site actuel du Musée de la Mine). Construite en grès local, avec de la brique, avec des toits en tuile mécanique, chaque maison abrite deux familles. Elle est entourée d'un jardin utilisé comme potager.
Une série de 16 logements doubles est également construite aux Forges, dans le bourg de St Germain-le-Vasson, ainsi que des maisons pour les contremaîtres près du carreau.
A Potigny, la Société des Mines de Soumont fera construire, de son côté, plusieurs centaines de logements entre 1908 et 1954. Le circuit « Potigny, mine d'histoires » permet de découvrir ce patrimoine sur l'ensemble de la commune.